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Contribution de la FENACOF

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CONTRUTION DE LA FENACOF A LA 22 eme SESSION 
DE L'ESPACE D'INTERPELLATION DEMOCRATIQUE (EID)


Excellence monsieur le premier ministre, chef du gouvernement ;
Mes dames et messieurs les membres du gouvernement ;
Monsieur le Médiateur de la république
Monsieur le président de la commission nationale d’organisation de l’EID
Excellences mesdames et messieurs les ambassadeurs et membres des corps diplomatiques
Accrédités au mali ici présent ;
Mesdames messieurs les représentant et représentantes des institutions de la république ;
Distingués invités en vos rangs grades et qualités, tous protocoles observés ;
Chers citoyens et citoyennes déposants déposantes de plaintes auprès de l’EID ;
Mesdames et messieurs !
 
Permettez-moi de rendre grâce à dieu, pour nous avoir donné l’occasion de nous réunir ici ce matin. Par la même occasion, veuillez m’accorder d’exprimer mes vifs remerciements à monsieur le Médiateur de la République pour l’occasion qu’il nous offre d’apporter notre contribution si modeste, à cette vingt deuxième édition de l’EID.
L’EID, inédite initiative porté par le premier régime de la troisième république au sein d’un gouvernement conduit à l’époque par son excellence monsieur Ibrahim Boubakra Keita, aujourd’hui Président de la république et chef de l’état, 22 ans après, demeure le seul espace national qui place les gouvernants devants leur peuple pour rendre compte des décisions prises et des actes posés dans l’exercice de leurs fonctions.

C’est donc le lieu de rendre hommage aux initiateurs de cet espace d’interpellation démocratique qui en son temps était une innovation des plus utiles dans la jeune démocratie malienne. Puissent-ils trouver ici l’expression de notre profonde gratitude.
Monsieur le Médiateur de la République, monsieur le premier ministre chef du gouvernement, mesdames messieurs les membres du gouvernement chers invités.
Cet espace sans doute rentre dans le lot des œuvres qui prouvent le génie malien en termes d’initiatives judicieuses en matière de gouvernance démocratique, mais en même temps constitue un véritable défi pour la survie de notre démocratie.

L’EID constitue à la foi un espoir et un défi car notre pays si cher à nous, traverse depuis 60 ans au moins, des crises multiformes dont les conséquences ont été et continuent d’être énormes sur le citoyen malien. Ces conséquences passent des violations des droits fondamentaux du citoyen aux multiples conséquences des travers de gouvernance que notre peuple à conduit jusqu’à celles des rebellions armées.
Monsieur le médiateur chers invités,
A chaque fois qu’un citoyen s’est soustrait aux règles les plus élémentaires, à chaque fois que dans notre comportement nous défions l’autorité, que nous contournions les règles, c’est une rébellion qui est marche. Seulement celle-là est lente, dangereuse et nous tue à petit feu.
L’injustice, la corruption et l’ensemble des actes de mauvaises gouvernances enfonce tous les jours    le fossé entre l’état et le citoyen. Le malien est arrivé à perdre confiance en tout et en toutes institutions.

Particulièrement la femme, cette moitié de l’homme, celle-ci qui représente plus de 51% de notre population et dont les efforts multiples et les sacrifices importants font vivre le Mali. C’est vous dire combien cette frange de la population croule sous le poids de notre société.

La femme au mali est la principale victime de toutes les crises que nous avons connues. Elle croupie sous le poids de la pauvreté, et des mauvaises conditions de santé, d’insuffisance d’éducation, de privation de moyens et équipements de production et d’allègement de tache. Ces corolaires ci-dessus énumérés et non exhaustifs, engendre une très grande vulnérabilité de la femme malienne et en font une victime d’injustice, d’inégalité et d’iniquité criardes
Ici je pense  ces  femmes qui subit les affres des guerres, suites aux rebellions armées que notre pays a connues.

Je pense à celles qui ont été violées, mariées de force, utilisées comme servantes dans les rangs des groupes armées. Je pense aux femmes de militaires qui ont perdu maris, fils pères et autres parents

Et qui quelques mois plus tard se retrouve sans assistance et sans soutien ;
Je plains ces femmes instrumentalisées et déroutées de leurs rôles traditionnel, qui transgressent les valeurs cardinales de notre société ;
Je pleure ces enfants enrôlés dans les groupes armés, le radicalisme et l’extrémisme  violent, qui ne voient d’autres horizons que la violence, assombrissant du coup l’avenir radieux dont chaque enfant doit espérer.

Monsieur le médiateur de la république, chers invités, je pense à la femme rurale dont l’activité économique est totalement détruite par la guerre et l’insécurité. Je ne peux m’empêcher de penser à la jeune fille au village ou même souvent en ville qui subit des violences multiples pour le simple fait de son genre, cette jeune fille écrasée par les tâches ménagères au point de devoir renoncer à ses études ou qui en plus d’être déscolarisée, qui est donnée de force à un mari qui souvent à l’âge de son père en violation de ces droits fondamentaux. Je voudrais vous parler de ces femmes déplacées depuis 2012 qui errent dans nos villes loin de leur repères et qui pour survivre sont assujetties à toutes formes d’humiliations.

Elles sont multiples monsieur le Médiateur de la république, à voir leurs enfants, échappés leur l’éducation, si nécessaire pour elles et pour la société. Ces femmes qui sont contraintes de supporter impuissantes, les pleurs et cris de leurs enfants affamées ou tordus de douleurs par des maladies en dehors de toute chaine de solidarité et de gestion.

Je voudrais vous parler des femmes qui dans l’exercice de leurs fonctions, se retrouvent contraintes à choisir entre leur dignité et leur essor et de celles qui dans nos villages perdent la vie sur les routes des CSCOM ou des CSREF parce que l’état de nos routes ne permet pas une évacuation  dans le temps.
Toutes crises de société pèsent doublement sur la femme et pourtant c’est elle qui le moins, a accès aux prises de décisions, voir même aux espaces de prise de décision.

C’est vous dire monsieur le Médiateur de la république, combien nous les femmes avons besoin de cette justice sociale qui ne fera que grandir le Mali. Nous les femmes, attendons beaucoup de cet espace et espérons que les politiques et stratégies nationales de développement seront plus particulièrement sensibles aux besoins spécifiques des femmes et aux obstacles qui se hissent sur leur chemin dès lors qu’elles emboitent le pas vers leur épanouissement.
Là où l’exercice politique et la gouvernance publique n’ont pas réussi à donner le sentiment de justice, l’Espace d’Interpellation démocratique se présente comme un espace de libre expression, une tribune qui offre au citoyen et à la citoyenne le moyen de se faire entendre et d’avoir une chance d’accéder à un recours.
C’est pourquoi monsieur le Médiateur, vous êtes investi d’une très lourde charge à travers la mission
D’organisation de l’E.i.D. Vous avez là, la mission de tenir la dernière poche d’espoir pour le citoyen malien et pour notre démocratie.
Nous nous réjouissons que ce soit vous, monsieur le Médiateur, qui en avez la charge, nous vous savons si dévoué pour la cause du MALI, pour la construction d’un Mali démocratique et apaisé. Ce rôle qui vous est confié est donc juste et opportun. Nous prions Dieu, le tout puissant qu’il vous accorde la chance d’amener à bon port cette mission, si essentiel pour le peuple malien.
Nous savons l’empileur de la tâche, le volume du travail et la difficulté de choisir entre les multiples demandes si diverses et si importantes de nos concitoyens et concitoyennes.
Malgré tout monsieur le Médiateur, l’E.I.D doit demeurer un espace crédible de construction de la paix par la garantie de la libre expression démocratique, d’un véritable espace e recevabilité et surtout une occasion pour les victimes d’avoir accès à une réparation ou à une justice.
Après plus de deux décennies, L’EID a besoin de faire une introspection pour rebondir. Pour cela, des initiatives novatrices s’imposent au rang desquelles :
-          Une véritable appropriation nationale de cet espace par les jeunes et les femmes de toutes les localités du Mali ;
-          Une décentralisation e l’espace pour permettre le même exercice à l’échelle régionale, dans les soucis de le rendre accessible à tous et à toutes ;
-          La mise en place d’un mécanisme de suivi des processus de traitement des dossiers et décisions de l’EID.
-          Une stratégie de communication  intensive sur les recommandations de l’EID et leur mise en œuvre concrète par le gouvernement, afin de donner plus de visibilité aux résultats obtenus par l’EID.

En effet, monsieur le médiateur de la république, dans la perspective de la régionalisation, notre pays s’achemine vers une gouvernance démocratique de proximité qui prend la région comme le centre du développement local.
Aussi, l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu des accords d’Alger, qui donne les grandes lignes du Mali nouveau, fait du président de l’assemblée régionale, le chef de l’exécutif et de l’administration de la région. En plus de ce pouvoir, sa légitimité est renforcée par son élection au suffrage universel direct, mais en face aucun contre-pouvoir formel n’existe à l’échelle régionale. Cette insuffisance ouvre la voie à de multiples dérives dans la gouvernance locale.

A cet effet, l’institutionnalisation de l’espace d’interpellation démocratique à l’échelle régionale, servira de cadre d’expression démocratique libre pour les citoyens et citoyennes, mais également, de véritable cadre de recevabilité pour les gouvernants locaux.
Monsieur le Médiateur de la république, nous avons espoir que l’EID pourra s’adapter au contexte évolutif du Mali et relever les défis si important, auxquelles nous sommes confrontés.

En invitant les membres du gouvernement et l’ensemble des participants et participantes, à accorder une écoute attentive à l’expression des frustrations et douleurs de nos concitoyens et concitoyennes et d’y accorder les suites nécessaires, je salue le dévouement et l’ensemble des acteurs et actrices ici présents et souhaite à l’EID de demeurer cet espace d’espérance, si nécessaires pour notre pays.
Que Dieu nous assiste dans la construction d’un Mali ou la justice, l’équité et l’état de droit sont garantis !
 
Bamako, le 10 Décembre 2017
       La présidente Nationale
Mme Dembélé Oulématou SOW
 
  
  
 
 
 
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